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Les Concerts sous Casques organisés par La Muse en Circuit depuis 2007 mêlent art radiophonique et théâtre sonore de l’intime grâce à une extrême précision de l’écoute et une dramaturgie musicale sans cesse renouvelée par la transformation et la synthèse sonore électronique.

Dans ce cadre, le metteur et scène et compositeur Roland Auzet s’est associé à La Muse en Circuit pour proposer une nouvelle version de sa pièce Dans la solitude des champs de coton, issue du texte de Bernard-Marie Koltès.

Le public et les actrices ne feront qu’un organe déambulatoire où la quête koltésienne se déroulera. Des casques pour chaque personne du public seront proposés pour entrer dans l’intime des mots, de la situation et du corps des actrices. Cette démarche cherchera ainsi à dépasser la seule vision de la représentation, à repenser l’espace et révéler des infimes ou entrevoir des failles.

© Christophe Raynaud de Lage

Un dealer et son client. 2 femmes, étranges et étrangères, entraînées dans la violence du désir. Ne se dévoilant qu’à demi-mot, chacune est possédée par le besoin de prendre le pouvoir sur l’autre et de jouir de sa défaite. Elles n’ont pour seules armes que l’espace à occuper, la parole et le silence. L’intérieur de l’autre, qu’il s’agit d’obliger à se dévoiler, à se mettre à nu. En poussant son adversaire à désirer, c’est la mort symbolique de l’autre qu’elles poursuivent.
Lorsque cette transaction du désir est portée par 2 femmes, le questionnement de la relation à l’autre offre un autre versant. Et avec les splendides et singulières Anne Alvaro et Audrey Bonnet, un versant vertigineux. Pour ce texte déjà mythique, où l’écriture de Koltès atteint la plénitude, Roland Auzet conjugue comme à son habitude l’union de la musique et du théâtre, et la passion des aventures hors des sentiers battus.

Les mots de « La Solitude des Champs de coton » deviennent alors comme une succession d’enchevêtrements circonstanciés de l’intime et du public, tout comme des ré-agencements qui interrogent à la fois l’intime, le public, l’espace, et leurs places dans les rapports sociaux établis par Koltès entre le dealer et le client.
Ces usages intimes trouvent refuge dans un espace public a priori bâtard, ou intermédiaire, au moins au point de vue officiel. L’espace public devient donc un lieu privilégié d’expression de cette forme d’émancipation, qui naît en partie avec l’urbanisation étendue et généralisée.

En parallèle, le projet interroge le rôle des espaces publics d’aujourd’hui qui ne permettent peut-être plus cette forme d’émancipation par rapports aux rôles sociaux fixés : ils peuvent apparaître très sécurisés, ou dissociés. Ainsi considéré, l’intime dans « la solitude des champs de coton » pourrait-il devenir une ressource du public? » (R. Auzet)

Musique et mise en scène  _Roland Auzet
Avec Anne Alvaro et Audrey Bonnet
Collaborateurs artistiques _Thierry Thieû Niang et Wilfried Wendling
Création Lumière _Bernard Revel
Costumes _Nathalie Prats
Scénographie sonore _La Muse en Circuit, Centre national de création musicale
Informatique musicale _Thomas Mirgaine et Augustin Muller
Remerciements à Sinan Bökesoy _Musique électronique et Sophie Agnel_Piano
Ingénieur du son _Thomas Mirgaine
Elaboration du dispositif sonore _Camille Lézer, assisté de Pierre Brousses, Franck Gélie et Grégory Joubert
Régie Générale _Jean-Marc Beau

Production déléguée La Muse en Circuit, Centre national de création musicale
Coproduction Act-Opus, Compagnie Roland Auzet – Les Célestins, Théâtre de Lyon – CICT / Théâtre des Bouffes du Nord, Paris.
Avec le soutien du DICREAM et de la SPEDIDAM