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prsite_Damier_contraste50« Les limites de mon langage sont les limites de mon propre monde » écrit Wittgenstein. Comment les dépasser par l’échange, le jeu, l’imagination que suscite chez deux artistes la volonté de correspondre ? Comment – au temps des emails et du texto compulsif – ne pas réduire la correspondance à sa forme épistolaire, ce mode de communication apparemment passé et désuet ? Henry Fourès et Elisabeth Gutjahr la revitalisent. En englobant dans un flux multiple toutes sortes d’informations qu’ils se donnent, imaginant en témoin futur l’auditeur de cette composition : « Les rôles sont multiples.
Qui parle, écoute, lit, écrit ? L’auditeur entend-il l’auteur ou le lecteur ? » En intégrant les échappées sonores (rumeur, musique) et en jouant sur les niveaux de langage, leurs contrepoints, les approximations qui nécessairement surgissent et excitent l’imaginaire parce que soudainement le lapsus se change en promesse.
Pour mettre en forme ce jeu de l’écoute (Hörspiel), les moyens radiophoniques s’imposent encore et toujours : chaque décor sonore – quelques fois de minuscules « sculptures acoustiques » – évoque des images multiples et leur association à un monde qui se transforme du réel en magie imaginaire.